24.1.2022
En 2023, parmi les réflexions autour du troisième processus électoral en République Démocratique du Congo, il y aura notamment l’augmentation du pourcentage des femmes. Si les potentielles candidates se préparent à affronter ces épreuves, ONU Femmes, UCOFEM et Internews ont relevé, il y a quelques années les éléments qui constituent un frein à une participation féminine accrue.
ONU Femmes présente en tout sept obstacles. Elle cite en premier, les normes genrées traditionnelles.
« En RDC, les normes présentent les leaders en général et les leaders politiques en particulier comme des hommes. Etant donné que les filles grandissent avec des leaders presque exclusivement masculins autour d'elles, il est beaucoup moins probable qu'une femme s'imagine en tant que leader qu'un homme », explique cette entité, dans l’étude sur la participation politique des femmes en RDC parue en 2019.
Faible accès des femmes à l’éducation
En 2017, l’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM), dans une étude menée notamment avec Internews et l’USAID, intitulée « Freins à la participation des congolaises notamment en période électorale », relève ce point dans les facteurs sociaux, qui comprennent les niveaux d’emploi, de revenu et d’éducation des femmes, et la division du travail dans la famille.
« Les résultats du sondage démontrent non seulement que le niveau d’instruction influence la participation politique, mais également que, parmi les femmes non engagées en politique, les femmes les plus instruites montrent une plus grande sensibilité vis-à-vis des droits des femmes et une meilleure confiance dans leurs capacités », précise UCOFEM.
A ONU Femmes d’ajouter, « étant donné que les femmes sont globalement moins instruites que les hommes, les femmes politiciennes tendent à être moins instruites et moins qualifiées que les hommes politiciens. Ceci est reconnu comme un problème aussi bien par les hommes que les femmes. Plusieurs femmes ont expliqué que le niveau d'instruction plus faible contribue à rendre les femmes plus timorées que les hommes : "Elles ont peur de révéler leur ignorance. »
Les facteurs institutionnels
Dans cette rubrique, UCOFEM évoque notamment la place et le rôle des femmes au sein de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), mais aussi « leur rôle et place dans les partis politiques, le plus faible accès des femmes aux ressources financières et l’absence de volonté politique » qui constituent les 3è, 6è et 7è points abordés par ONU Femmes.
En 2017, le mot paritaire a été supprimé, de sorte qu'une « représentation de la femme » est suffisante. L’article 13 stipule désormais que la non-représentation de la femme ne constitue pas un motif d'irrecevabilité d'une liste.
Insécurité
La situation sécuritaire, en particulier dans les provinces de l'Est, mais aussi dans les Kasaï, est un moyen de dissuasion puissant. Les femmes sont particulièrement exposées au risque de viol et violences sexuelles et ont donc tendance à éviter toute apparence publique qui n'est pas absolument nécessaire. Même à Kinshasa, suite à la dure répression des manifestations en 2016, les femmes hésitent davantage à faire de la politique, précise ONU Femmes.
Note complémentaire sur l’Union Congolaise des femmes des Médias:
UCOFEM – est une organisation non gouvernementale, de droit congolais, créée en 1997 à Kinshasa. Elle regroupe près de quatre cents femmes travaillant dans les médias aussi bien publics que privés dans la ville de Kinshasa et les provinces de Kasaï Occidental, Kasaï Oriental, Bas Congo, Bandundu, Equateur, Nord Kivu, Maniema et Katanga. Les fondatrices de l’association étaient toutes étudiantes à l’Institut des Sciences et Techniques de l’Information (ISTI) aujourd’hui IFASIC (Institut Facultaire des Sciences de l’information et de la Communication). Elles sont sept : Céline Butuena Cécile Kalambay, Marithé Kapinga Michèle Mankonko, Hortense Massamba, Anna Mayimona, Clarisse Museme.
source : Actualités CD et site UCOFEM